mercredi 1 janvier 2025

En 2025, je rapporte la Beauté et vous?

J'ai fini l'année par la visite d'un musée, plus précisément, j'ai quitté mon lieu de télétravail d'Avignon où je séjourne pour un mois pour nourrir le beau à Arles, et notamment à la Fondation Van Gogh pour y voir l'exposition du moment: "la haute note jaune".

Si vous voulez en savoir plus: La Fondation Van Gogh à Arles 


Plutôt qu'un article technique, j'ai voulu vous offrir aujourd'hui de la poésie, ce texte sublime qui personnellement m'emporte. C'est ma façon à moi de vous souhaiter une belle année 2025.

Et peut-être, comme le suggère Sarah Roubato dans sa "lettre à un ado", je vous souhaite si ce n'est déjà fait de trouver le verbe de 2025. Ce sera peut-être le verbe de votre vie, peut-être un plus spécifique. Dans mon cas le verbe de ma vie est EXPLORER et cette année 2025 je vais choisir le verbe rapporter car c'est beau d'explorer mais j'aime aussi rapporter.

Cyril, rapporteur de la Beauté* du monde en 2025 et au-delà :-)

* Beauté: ce qui est beau, bon et bien

*****

Nous sommes l'appel de la joie

Nous révoquons les brumes et l'angoisse de l'écume

Nous avons les mains dans nos poches trouées, les pieds sur la terre bleue comme une orange et la tête dans les parfums du ciel et des étoiles

Nous sommes la lumière qui engloutit les ténèbres

Nos oraisons n'ont que faire de ceux qui se bouchent les oreilles et marchent

Acropoles dévastées, horloges déréglées, migrants face auxquels l'indifférence est de mise, les yeux fermés dans les rues de villes fantômes peuplées d'écrans

Nous sommes l'enfance de l'art et l'imaginaire d'un nouveau monde 

Nous résonnons à vos oreilles quand tout vous abandonne 

Audace, grâce, jeunesse, liesse, courage, rage, passions, illusions 

Nous sommes le souffle du feu et la mélodie des sphères 

Nous dansons sur vos lèvres quand vos bouches sont bâillonnées 

Nous chantons dans vos têtes quand vos cœurs sont déchirés 

Nous ne sommes d'aucun pays en particulier, d'aucune nation

Nous abolissons toute frontière entre les hommes et les femmes, entre les fous et les flammes, entre les rires et les larmes, entre le soleil et la nuit, entre l'amour et la mort

Messagers ailés

Nous explorons le royaume singulier du silence et chérissons le trésor des humbles

Les timides et les taiseux sont nos amis tout comme ceux qui n'ont pas de mots pour dire ce qu'ils contiennent en eux de richesse et de tendresse

Aquilons et zéphyrs

Nous annonçons le royaume où les derniers seront les premiers, où ce qui est vrai
et beau refleurira sans tracas

À l'orient des délits, à l'occident des défis

Vers d'autres latitudes et sans aucune servitude

Nous sommes les cartes d'un château qui ne tient que par le concours des enfants et des anges

Nous ne sommes riches d'aucune certitude, pauvres d'aucun préjugé 

Nous débordons de secrets, rayonnons d'éclats et d'enseignements constants 

Nous sommes les lendemains chantent et les songes qui enchantent

Nous sommes la poésie, la poussière dans l'air, le vent du désert, la lune des marées
et le soleil des nuées

Croyant inlassablement que la beauté sauvera le monde

Nous sommes là pour vous dire que nous sauverons la beauté.

("Été ", Gabriel Dufay, in Sauver la beauté)