mercredi 26 juin 2024

Le juste prix d'un freelance

Depuis quelques semaines cela fait 12 ans que je suis freelance et le sujet dont je vais vous parler aujourd'hui - le prix de mes prestations - est certainement le plus sensible avec celui de la bureaucratie qu'il m'est donné d'affronter. Après tout, une amie me dit souvent "on  ne comprend que ce qu'on vit" alors peut-être que toi salarié.e, tu ne sais pas la réalité d'un freelance. Mais la vie chère, l'inflation, etc. tout ce qui fait partie de ton quotidien de salarié.e eh bien, sache que le freelance il vit cette même réalité :-) Ton salaire augmente, non? Donc pourquoi pas mon taux jour ou taux horaire à moi freelance aussi?

De mémoire de salarié, ces 2 sujets ne m'ont jamais causé de souci majeur. Il m'a toujours semblé logique d'être assertif sur ma rém et ses à-côtés en tant que salarié et surtout je n'avais au final qu'une personne à actionner. Là où aujourd'hui j'ai une quinzaine de clients "entreprise" dont certains depuis 12 ans justement. Quant à la bureaucratie, elle était light sur la question financière, et finalement sur les réunions et autres sujets d'efficacité, j'ai toujours su tirer mon épingle du jeu. Pas étonnant donc que j'ai participé à la Guiding Team "Killing Bureaucracy" à la Société Générale, pour laquelle nous avons gagné un prix de l'innovation remis par le Comex de la banque.

Le sujet du prix - j'ai aussi eu à accompagner certains clients individuels dessus, des entrepreneurs comme moi -, il est clair qu'il embarque beaucoup de choses, reconnues ainsi ou pas :

- un niveau d'expertise

- un niveau d'expérience, mesuré en années

- un niveau de certification, de diplôme

- un niveau de marché 

- une valeur personnelle

- une prise en considération de la catégorie de client (e.g. une entreprise du CAC40 vs une petite association qui a objectivement peu de moyens et fonctionne avec beaucoup de bénévoles, secteur privé / secteur public)

- un positionnement dans une chaîne de valeur (e.g. je travaille pour quelqu'un qui vend mes services au client final et donc il va y avoir 2 niveaux de prix - ce que l'intermédiaire facture et )

- un niveau de volume de la demande client (qui peut, si il est important, justifier parfois un rabais de volume)

- Etc.

Il va s'agir, à chaque fois, dans ce qu'on appelle communément une négociation (client - fournisseur):

1. d'être au maximum informé sur les règles pour tirer au mieux son épingle du jeu :-) Cela se fait comme pour un salarié en activant une démarche réseau et en échangeant avec d'autres professionnels. Avant la négociation, il faut donc définir le niveau souhaité ainsi que le niveau en dessous duquel il ne sera pas question d'accepter le contrat.

2. d'informer le prospect - ou client si il s'agit d'une rénégociation - du niveau de prix souhaité tout en donnant toutes les infos que l'on jugera utiles. Il ne s'agit jamais de se justifier en terme de posture mais juste d'informer.

3. de discuter pour aboutir à un accord satisfaisant pour les parties en présence... ou pas.

*****

J'en profite pour partager ci-dessous quelques expériences que j'ai pu avoir en tant qu'indépendant, sans jugement, juste qui sait pour générer d'autres partages, des commentaires:

- lors du 1er congrès "Future of work" à Paris, je lançais un sujet dans le cadre d'un forum ouvert avec comme titre: #fairfeeforfreelances

- un client avec qui je travaille depuis 7 ans et à qui je me permets de demander une augmentation de mon taux jour de 14,3% et qui ne répond pas. Finalement, 3 mois après, en début d'année, nous sommes 5 à recevoir un courrier qui nous informe de la diminution de notre taux jour de 14,3% dans la nouvelle convention. Nous serons au moins 2 à réagir individuellement et à obtenir au final le maintien d'un status quo.

- un client avec qui je travaille "Pro Bono" au démarrage de mon activité et qui ne me donnera jamais la contrepartie annoncée du Pro Bono. Je choisis d'arrêter de travailler avec.

- un client, société de bourse, qui me dit au tout début de mon activité que je ne suis pas cher. Et là je me dis "jamais, plus jamais on ne me dira cela". Eh oui, certains clients ont de l'argent!

- un client pour qui nous travaillons à plusieurs, qui est très content de nous et que l'on voit augmenter d'autres intervenants... mais pas nous. J'insiste auprès du "lead contact" dans le groupe pour demander une augmentation mais je ne suis pas entendu. Je choisis au final pour le plaisir de ce collectif de lâcher prise sur le sujet et d'en rester au plaisir de transmettre vis à vis de ce public et de me nourrir du collectif.

Et vous autres indépendant.e.s, avec eu des expériences que vous souhaitez partager?





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