Lâcher prise, lâcher prise... facile à dire...

J'écoutais l'autre jour Le Grand Atelier en podcast avec l'interview du danseur étoile de l'Opéra de Paris Germain Louvet que je cite: "la beauté... c'est le moment d'abandon où on peut vraiment être sur le fil entre la justesse du jeu et l'instant de grâce". Nadia Tereszkiewicz son invitée parlait aussi ainsi : "trouver une liberté, un abandon,... trouver des moments de lâcher prise et de grâce parce qu'on sait où on va et on sait ce qu'on fait". Bref, dans la danse comme dans le travail d'acteur, les deux semblent dire qu'ils ont tellement répété que cela permet le lâcher prise dans leur prestation.

J'étais ce matin à une masterclass de danse avec Emmanuelle Huynh qui nous transmettait des enseignements de ses maîtres à elle dont Odile Duboc. Elle parlait de ce travail de préparation, des ces heures passées à improviser avec Boris Charmatz avant de trouver la justesse, la grâce. J'avais pu la veille admirer le travail des 2 dans un superbe duo "Etrangler le temps" sur un boléro de Ravel dans le cadre du festival de danse Les Hivernales à Avignon.

Tout cela m'a vraiment parlé, dans mon cas s'agissant de mes conférences, de mes cours et formations. Quel bonheur d'être à l'aise, de connaître le cadre pour pouvoir s'en détâcher, y revenir, etc. Personnellement j'aime revisiter ma trâme la veille ou quelques heures avant grâce à un mind-map ou carte mentale qui va me permettre de lâcher prise dans la performance.

Et vous, comment ça se passe votre lâcher prise?

45 ans et +: trouver la bonne idée d'activité avec le job crafting

 Bonjour,

Je donnais une conférence mercredi dernier (le 28.01.2025) pour un réseau Alumni avec le thème suivant: 45 ans et + - les âges de tous les possibles.

Aller creuser dans les recherches scientifiques américaines et des études notamment de l'APEC a été comme toujours super intéressant.

Je partage en synthèse ci-dessous mes trouvailles avec notamment cette approche que j'ai découverte il y a 5 ans: le job crafting.

Quelques données sur les 45-64 ans:

• Il y a un processus dynamique à l'oeuvre avec l'âge qui fait évoluer nos compétences, nos valeurs et nos motivations. En parallèle, le monde du travail évolue et donc le risque est de plus en plus grand avec le temps d'un Misfit ou désalignement, pouvant ouvrir la voie à une réflexion de réorientation voire de reconversion. Ce fut mon cas à 39 ans.
• A cela s'ajoute le processus d'individuation dont parlait Carl Jung où nous accédons à la conscience de dimensions jusqu'à la en puissance en nous mais peut-être et souvent peu conscientes. Il y a comme un appel à accueillir, une voie à écouter. Cela est typique du milieu de vie que le psychiatre suisse situe lui-même entre 35 et 50 ans.
• Il y a des processus de vieillissement à l'oeuvre. Notre système immunitaire baisse; nous sommes plus prompts à tomber malade. Notre capacité à traiter des problèmes avec la logique (l'intelligence fluide) baisse alors que l'intelligence crystallisée (notre capacité à traiter des problèmes nouveaux ou passés sur la base des expériences passées) augmente.
• Nous sommes ainsi plus à même de mener un travail d'introspection comme celle que je vous propose ci-dessous.

Quelques données d'études APEC (en 2021 et 2024) sur les seniors (plus de 55 ans):

• Les profils seniors sont appréciés des managers pour l'expérience et le niveau d'expertise issu de leur parcours.
• Ils ont souvent un rôle régulateur des relations sociales. Ils sont souvent voie de transmission des managers.
• Ils sont vus comme un atout pour traverser la crise.
• Leur attitude vis à vis de la dernière partie de leur vie professionnelle se répartit comme suit: sérénité (35%), motivation (34%), anxiété (16%), désengagement (15%).
• 1/3 des cadres seniors pensent que leurs compétences ne sont pas suffisamment valorisées en entreprise.
• Ils sont souvent perçus comme en fin de carrière et ne font pas toujours l'objet de mesures spécifiques d'accompagnement des entreprises.

Le job crafting en bref:

• 3 dimensions à étudier : ses tâches (1), ses relations (2) et la partie cognitive (3) des tâches (quel sens ça a pour moi? A quoi je contribue en faisant cela?)
• le mieux est sans doute de faire un Time-Tracking ou suivi des temps sur 2 semaines calendaires, de regrouper les familles de tâches et de se poser la question du (3) sur ces familles-là. Pour les personnes qui ne sont pas en poste, faites de mémoire sur votre dernier poste.
• Puis d'appliquer une logique étoile de mer sur (1) et (2) - il sagit de se poser les 5 questions de l'étoile ci-dessous et hop, le design du futur job (mon job présent adapté ou quelque chose de tout autre) est fait.

Au plaisir d'en parler plus en avant si le coeur vous en dit :-)

Cyril