mercredi 20 mars 2013

Savez-vous bien nommer ce qui se passe en vous?

Je partage avec vous mes notes de la conférence de Thomas d’Ansembourg le mardi 19 mars à 20h30 à l’Espace Reuilly à Paris 12e
Le thème : « Cessez d’être gentil, soyez vrai ! », son best-seller vendu à plus de 500000 exemplaires.
Vaincre la courtoisie de façade, identifier certains pièges pour aboutir à une qualité de relation vraie. Ces pièges, Thomas en mentionne 5. Il s’agit d’égos, de peurs qui ne sont pas dans notre nature mais émanent de notre culture, de notre éducation. Quelle est notre nature, le savons-nous ? L’ancien avocat belge, devenu psychothérapeute a fait de son côté tout un travail personnel pour comprendre tout cela et parle depuis 20 ans de Communication Non Violente ou CNV (concept inventé par Marshall Rosenberg) au point d’être aujourd’hui reconnu comme le fer de lance francophone sur le sujet. Il élabore ainsi :
1.       La difficulté à être au lieu de faire, faire, faire… : nous avons plus appris à faire qu’à être et il semble y avoir de plus en plus de choses à faire dans la vie avec de moins en moins de temps consacré à la respiration, l’intériorisation, la prise de recul favorisant la requalification des priorités, etc. Tôt ou tard, l’addition nous est présentée, elle peut prendre des formes diverses : « burn-out », reproches, etc. Il est donc écologique de constamment aligner ses objectifs sur sa réalité.
2.       L’estime de soi mal chevillée en nous et parfois placée dans l’autre. Il s’agit de travailler son estime de soi, de jardiner son jardin intérieur, de développer ainsi une capacité de se mettre à l’abri par rapport à d’éventuels reproches (« tu es égoïste, tu ne penses qu’à toi »).
3.       La difficulté à faire bon accueil de la différence où l’on réagit avec « le gourdin de l’argumentation » ou alors on achète la paix par un bref « tu as raison » : il s’agit de travailler l’accueil de la différence, être déjà ensemble d’accord sur le fait qu’il y a une différence sans pour autant que cela n’empêche de passer un bon moment avec l’autre.
4.       La difficulté à dire non et surtout à dire non à temps. Il s’agit de ne pas dire oui de manière contrainte pour être juste gentil par éducation pour éviter l’explosion. Bref, il s’agit de faire un travail d’hygiène psychique en osant dire non sur un mode CNV en clarifiant notamment pour l’autre ce à quoi nous disons oui en disant non. Thomas emprunte à Jacques Salomé le fin jeu de mots « J’ai tout fait pour elle, j’étouffais pour elle » ;-).
5.       La difficulté à faire un bon usage de ses émotions : il s’agit de bien comprendre la joie, la tristesse, la colère, etc. et de l’exprimer en mode CNV pour une question de bonne hygiène personnelle. « Si je réprime ce qu’il serait juste que j’exprime, tôt ou tard, je déprime ».
Au final, comme le dit Thomas lui-même dans son introduction où il se présente avec sa formation d’avocat, « rien dans ma bonne éducation ne m’avait appris à nommer ce qui se passe en moi ».  Le concept se voit aujourd’hui ouvrir les portes des écoles et c’est bienvenu. Il s’agit bien d’une affaire de santé publique car comment prétendre être en paix avec les autres sans être au préalable en paix avec soi-même, au clair avec ses émotions.
Il s’agit donc de relier l’intelligence logico-mathématique du cerveau (qui observe les faits) avec l’intelligence émotionnelle (qui ressent les choses, identifie les sentiments) pour identifier le besoin à nourrir (au niveau du ventre) et émettre une demande, vers une action (les jambes). Bref, passer du mode chacal – « j’suis naze ce soir alors laisse-moi un peu en paix mon chéri (ma chérie) » au mode girafe  - « mon chéri (ou ma chérie), j’ai envie que l’on passe une bonne soirée ensemble mais là, je suis épuisé par ma journée de travail et j’ai besoin de décompresser en prenant un bain et en lisant le journal. Es-tu d’accord pour me donner 45 minutes avant que l’on ne commence à préparer le diner ensemble? »
Ainsi se résume en 4 étapes le processus de CNV :
-          Observation des faits
-          expression du (des) Sentiment (s) ou émotions suscitées par ces faits
-          clarification du Besoin à nourrir pour que l’émotion soit calmée
-          émission d’une Demande à l’autre, à soi, etc.
Plus d’infos sur le site de l’orateur du soir : http://www.thomasdansembourg.com/fr/index.html

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